La pratique
Pour utiliser correctement ce système, il faut d’abord mesurer l’étendue de la plage dynamique, que présente une scène.
Pour cela, on va procéder à une série de mesures, sur le(s) endroits les plus sombres et les plus claires qu’elle contient.
L’écart entre ces deux extrêmes, exprimées en nombre de diaphragmes, nous donne l’étendue de la plage dynamique.
Ensuite, on va mesurer un point, qui nous semble correspondre à une valeur à mi-chemin de ces extrêmes, comme par exemple un ciel bleu par temps ensoleillé vu vers le nord, une peau basanée, du bois vieilli, du feuillage vert moyen, etc… C’est ce qui va déterminer notre zone V.
On pourra ensuite choisir, de faire glisser une zone plus sombre ou plus claire, vers cette zone V moyenne, pour avoir un rendu qui correspond à notre vision, tout en connaissant à l’avance, ce que cela aura comme conséquence sur les autres zones, surtout celles situées aux extrémités de l’échelle.
Un exemple vaut mieux qu’un long discours:
Voici une photo avec des contrastes élevés, et prise en contre-jour. Situation qui va facilement tromper une cellule classique.

En mesurant les parties les plus sombres et les plus claires, j’obtiens un écart de luminance de 7 diaphragmes, assez pour dépasser les capacités du meilleur capteur ou film !
Après plusieurs autres mesures, je trouve que la neige située à l’arrière de l’arbre, donne une tonalité à mi-chemin entre les parties sombres et claires. Elle sera ma zone V.
Si j’utilise cette dernière mesure pour mes réglages, on voit que le soleil sera situé en zone 10, donc complètement « cramé » sur le cliché, tandis que la zone sombre à l’avant-plan se situe en zone III, ce qui est limite mais acceptable, pour donner encore un minimum de détails. La zone IX autour du soleil, sera elle aussi proche du blanc absolu.
Le rendu du ciel me plaît, mais la neige, ainsi que le feuillage de l’arbre (zone IV), sont tout de même fort sombres, et je voudrais que ces éléments ressortent mieux sur la photo finale.
Le zone system me permet de prévoir ce qui va se passer, si je règle mon appareil pour « surexposer » ma photo :

Avec 1 diaphragme plus ouvert, ma zone V va devenir la zone VI, et la zone IV va s’éclaircir pour devenir la zone V, ce qui correspond au gris moyen. Du coup, ces éléments sont beaucoup plus proches de ce que l’œil humain est habitué à voir sous telles conditions.
Et ma zone III, qui était à la limite d’être bouchée, devient zone VI et est plus riche en détails.
Les zones X et IX deviennent plus grandes, et on perd donc plus de détails dans les hautes lumières, mais dans le cas d’un contre-jour, cela me paraît acceptable.
La conclusion : Le zone system m’a permis de prévisualiser mon résultat, avant de prendre la photo.
L’une photo est-elle meilleure que l’autre ?
Pas du tout : cela dépend de l’atmosphère que je souhaite communiquer au spectateur, et les deux se justifient.
En tout état de cause, le zone system ne s’arrête pas là, car il sera aussi à la base du traitement ultérieur, pendant le développement et sous agrandisseur, ou encore, avec des outils informatiques.
En partant de la deuxième version, je peux facilement assombrir le ciel avec un filtre dégradé (logiciel), ou masquer le paysage et faire une exposition supplémentaire pour le ciel (agrandisseur)
Mais ça, c’est une autre histoire !
3 Responses
[…] le troisième article consacré à cette méthode, nous verrons comment procéder dans la […]
I confirm. And I have faced it.
Bravo, your idea it is magnificent